t e n e b r e s

Race magique : Sang mélangé, parfum d'impureté. Hybride, mot qui lui colle à la peau, qui lui va merveilleusement bien. Enfant du mal, enfant de la nuit. La mortalité coule dans ses veines, cadeau d'une mère sorcière et dont les années n'étaient pas figées. Père d'un démon supérieur, presque risible et irrespectueux. Mais qu'importe, l'enfant est né d'une union que beaucoup verraient d'un mauvais oeil. Sorcier et démon, mélange savoureux, attirant, trop exotique. Étiquette démoniaque collée sur son front, depuis sa plus tendre enfance. Cette saveur lui donne l'opportunité de jouer les botanistes, de mélanger les potions, de murmurer des incantations en plus de pouvoirs qu'il a obtenu des deux parties. Il était destiné aux enfers, pourtant, il n'en fut rien.

Manipulation du sang (niveau 2)
évolution du pouvoir selon les niveaux • hémokinésie (contrôle des flux sanguins (niv 1) → régénération (niv 2) → poupée vaudou (niv. 3) → marionettiste (niv 4)

Description • Pouvoir démoniaque qui coule dans ses veines, comme un poison, une tâche de naissance qui murmure qu’il n’est pas blanc. Capacité qu’il a hérité de son paternel, semblable, mais loin d’être identique. Il possède la faculté de manipuler le sang, de jouer avec l’essence vital comme un musicien aux talents nombreux. Violoniste des cordes sanguines, son premier niveau, il le contrôle à la perfection. Hemokinésie et donc, la capacité de jouer avec le flux sanguin. Il accélère celui-ci, rendant la traversée trop rapide, trop douloureuse. Il inonde le corps de sang au rythme d’une musique macabre, faisant sortir celui-ci par tous les orifices, ou pire, ralenti, arrête. Les veines deviennent fragiles, rêches, douloureuses. Les organes ne sont plus alimentés, ils pulsent dans le vide, réclament le liquide carmin avant de finir par sombrer dans l’oubli. Et il y a la régénération, dont il est à présent capable, inconsciemment. Les blessures se referment…dans une certaine limite. Une balle dans la tête fera trop de dégât, un membre ne peut pas repousser, mais les blessures graves sont moins mortelles. Achil pour avoir des os brisés, une balle dans le cœur, son corps prendra le dessus, sa régénération faisant son œuvre. Régénération ne veut pas dire immortalité.

Plus tard, il évoluera, son pouvoir. Poupée vaudou en chaire et en os, il infligera des dégâts à distance raisonnable aux proies qu’il veut toucher. Pour ça, sans nuls doutes, il devra souffrir également. Mais lui, il se remettra de ses blessures, sa régénération aidant, alors que sa victime, non. Blessures mortelles, ou non, Achil sera aux commandes, chef d’orchestre malsain, sadique, sans pitié. Et enfin, les autres seront sa marionnette…Le sang sera ses files. Il pourra contrôler le corps d’une personne, dans une distance raisonnable, pour faire ce qu’il veut avec celui-ci. La personne sera consciente, mais enfermée dans sa propre chaire…prison bien cruelle, à durée limitée. L'esprit et le corps ont leurs propres limites, Achil aussi. Une heure grand maximum, avant qu'il libère son prisonnier.

manipulation des aura (niveau 1 )
évolution du pouvoir selon les niveaux • manipulation des auras (lecture des auras (niv 1) → strangulation (niv 2) → possession (niv 3) → absorption d'énergie (niv 4)

Description • Il voit l’âme, comme clairvoyant des pêchés que les autres ne peuvent lui dissimuler. Des couleurs par centaine, plus belles, plus sombres, plus froides. Capacité qu’il a héritée il y a peu de temps, mais dont il comprend aujourd’hui la signification. Manipulation des auras, reflet de l’âme, comme il aime tant le murmurer. Actuel niveau, le premier, il peut voir les auras qui l’entoure. Personnes innocentes aux couleurs pâles, roses, bleues, mauves…des nuances angéliques et pourtant, jamais véritablement blanche. Parce que, la perfection, elle n’existe que chez les nouveau-nés, qui eux, possèdent une couleur d’un blanc éclatant, dépourvus de toutes tâches. Et puis, il y a les plus sombres, ceux dont la tournure prend un virage plus sombre. Couleurs pâles, aux traits sanguins, noires parfois…et enfin, il y a les âmes perverties, cruelles, aux pêchés qui mèneront droit en enfers. Des âmes rouges, des âmes noires, des trous béants qui grouillent autour des personnes comme une couverture étouffante…Les démons. Reconnaissable, parmi d’autres, ils sont dépourvus d’aura, ne possédant pas d’âme. C’est comme ça, qu’il voit le monde, Achil. A travers vos pêchés. Mais ce niveau est inoffensif, sauf pour la dignité des autres, très probablement, mais ne fera pas de mal, jusqu’au prochain niveau.

Clairvoyant aux mains dangereuses, qui peut punir, qui peut étouffer. Strangulation, deuxième niveau, la revanche de la vie. Achil ne se contentera plus de regarder, d’être spectateur des pêchés des autres. Non, il pourra punir, frapper, étouffer grâce aux tâches sombres. Car plus les pêchés sont grands et plus il pourra étouffer ses victimes avec, les priver d’air. Il jouera, avec ça, comme un bras vengeur qui n’en est pas un. Gosse aux grandes promesses, grands pouvoirs. Il souffrira qu’il ferme les doigts, qu’il se concentre sur l’aura, pour que son œuvre commence…Mais les démons, ah les démons, eux dépourvus d’âmes, de couleurs. Achil devra utiliser sa propre aura, pour étrangler ses ennemis…Des filets sombres qui viendront s’enrouler autour du démon, immobilisant sa gorge, écrasant sa trachée. De la noirceur qu’il détient lui, image qu’il a toujours détestée, lui rappelant que lui aussi, il est pêcheur. Et de vengeur il passera à intru dans le corps des autres. Possession. Son esprit entrera dans celui d’un autre, prendra sa place, verra à travers ses yeux, parlera avec sa voix. Parasite qui n’est pas à sa place, quémandant trop d’énergie, trop de force. Pas plus d’une heure, sans quoi, Achil peut sombrer dans le coma, ou rester enfermer dans le corps d’autrui…mais le dernier niveau l’aidera, de trop. Il absorbera l’énergie de ses victimes, par un simple contact.

Essence vitale qu’il capturera entre ses doigts, qu’il ôtera de l’autre pour se l’approprier. Un peu, ou jusqu’à la mort, son choix sera le sien, tant qu’il parvient à garder le contact physique avec la seconde. Et grâce à ça, sa connexion de possession sera plus longue.


Animorphose (niveau 1 )
évolution du pouvoir selon les niveaux • (télépathie animale (niv 1) → capacité d'emprunter une faculté animal via le touché (niv 2) → zoolinguisme (niv 3) → animorphose (niv 4)

Description • Docteur Doolitle…pouvoir qu’il chéri, sans vraiment l’avouer. Cadeau de sa sorcière de mère, liée aux animaux, liée à la lumière. Capacité que son père aurait détestée, mais qu’Achil adore sans savoir le contrôler. Parce que ça résonne dans sa tête, comme une comédie infernale, une ritournelle qui ne s’arrête jamais. L’hybride est capable, depuis très récemment, d’entendre les pensées continuelles des animaux à distance de quelques mètres. Quelle cruauté quand il sait qu’il abrite quatre chiens, deux serpents et trois chats…Au début, ce n’était que des murmures, aujourd’hui, les voix résonnent comme un tambour qu’il ne peut pas effacer ou mettre en veilleuse. Presque amusant, quand on le regarde parler seul dans la rue, répondant à ses chiens qui ne cesses de dire des bêtises. Mais pour l’heure, il n’a pas appris à poser des barrières, à stopper ce flux de pensées qui viennent percuter et se mélanger aux siennes. Mais il y travaille, avec acharnement. Au moins, Achil ne manque pas de compagnie…Et plus tard, d’une caresse, d’un toucher, il pourra emprunter une capacité animale. Caresser son chat et observer le monde autrement, toucher un chien et pouvoir entendre bien plus loin encore, frôler les ailes d’un oiseau et avoir sa rapidité et son adresse…ou pire, toucher un fauve et posséder sa force et son élégance. Tellement de possibilités et pourtant, pas assez.

Parce qu’il pourra parler, aux autres. Parce que tous les animaux ne comprennent pas, ne savent pas, ce que les mots humains veulent dire. Il pourra, communiquer avec eux, à voix haute sans que les mots ne prennent pas formes pour les animaux. Petites ou grandes, il deviendra maitre de langages inconnus, vivants, morts. Inoffensif, comme évolution, mais plutôt agréable, quand on sait où elle mène…à l’animorphose. Achil ne pourra prendre l’apparence que d’un seul animal, celui qui reflète son âme, qui colle à ce qu’il est, au plus profond de lui. Le corbeau. Ailes noires, plumages de nuit aux nombreux présages. Il pourra se faufiler, non sans douleurs, dans le corps d’un volatile aux rumeurs incessantes.

• conversation entre lui & Jack son chien •

« Tu n’as jamais parlé de toi. » Le murmure s’infiltre dans ma tête, comme une caresse dont je me serais bien passé. Doucement, je tends la main vers ma tasse de café, mes iris glissant vers cette forme à mes pieds. Un berger allemand couché, la tête haute, les oreilles dressées dans ma direction. Il attend, Jack, une réponse que j’aimerais éviter. « Dis-moi. » de nouvelles pensées qui ne sont pas les miennes, alors que j’entends des bruits de pattes venir vers la cuisine. Trois autres chiens entrent d’un air silencieux, curieux. Je sais qu’ils sont curieux, qu’ils veulent entre, les paroles qui sortiront de mes lèvres. Je garde le silence, l’espace de quelques secondes, laissant le café rouler dans ma gorge. Mes animaux ne pourront pas dévoiler mes secrets, trop fidèles ou que sais-je, pour exposer mes blessures au monde entier. Plus entiers que l’être humain, que les créatures qui rôdent dans l’ombre. « Que veux-tu savoir, ou plutôt, que voulez-vous savoir petits curieux ? » L’amour est une chose que je porte davantage aux animaux, qu’à l’humanité tout entière. Loin d’être une nouveauté, il suffit de savoir d’où vient ma mère pour le comprendre. Puis, eux, ils ne nous trahissent pas.

« Tout. » Nouvelle pensée qui demande réponse et je soupire, car tout, demande une longue phrase, voir plusieurs. Je n’avais pas assez de temps pour une mirrade d’explication, un flot de paroles. Mais davantage, je n’ai pas le courage de repenser, de songer à ce que j’ai perdu, oublié. Je n’ai pas la force de me souvenir, car les blessures sont perpétuellement ouvertes, comme un appel à la souffrance. « Il n’y a rien à raconter. Mon père était un démon, ma mère une sorcière liée à la nature. Je ne sais pas trop ce qu’elle a trouvé en mon père, mais je suis né d’une union imparfaite. Elle était probablement trop naïve, pour croire qu’un démon pouvait aimer, assez pour la sauver du moins. J’ai grandi quelques années avec ma mère, en Arizona, jusqu’à ce qu’elle décède et que mon père vienne me chercher dans le foyer où l’on m’avait envoyé. » Le regard rivé vers un point invisible, je sens ma gorge se nouer. Mon enfer avait commencé, à cette époque. Comme si la perte de ma mère n’avait pas été assez difficile comme ça, terrassée par un cancer, une foutue maladie.

« Continue… » Je me reprends, souriant légèrement aux animaux qui écoutent sagement comme des enfants en manque d’histoire ou de divertissement. « Il m’a élevé ici, en ville, dans un manoir franchement glauque. Je faisais l’école à domicile et quand mon premier pouvoir s’est déclenché, mon père était aux anges. Il voyait en moi, enfin, un fils digne de sa hauteur. J’ai pas connu la douceur depuis la mort de ma mère, juste les coups, les reproches amers et les espoirs mal placés. » Et au fond, ça fait mal, toujours mal. Peut-être que je ne l’ai jamais montré, mais les émotions n’ont jamais été mon truc. Après tout, il me répétait que les émotions étaient inutiles, futiles, des faiblesses trop exposées. « un jour, j’ai décidé que j’en avais marre et je suis parti… » haussant les épaules, je me détourne de mes spectateurs, le cœur serré par des souvenirs que je veux oublier. « et tu n’as jamais aimé ? » Un sourire presque mauvais caresse mes lèvres, mais mes iris sombres brillent d’un éclat douloureux. Une douleur trop vieille, trop proche, trop sanglante. « Si, une fois, je crois. C’était avant. »… oui, c’était avant.

• Conversation entre X et lui ((souvenir)) •


Mes iris se ferment, elles sont lourdes. Trois séances de photoshoots et je suis claqué, davantage en sachant que je n’ai pas fermé l’œil de la nuit précédente. Les cernes commencent déjà à se formées, comme des valises sous mes yeux sombres. Pas assez de place sur le lit, les animaux se croient au royaume des bisounours, mais qu’importe, je les laisse faire. Une fois encore, je rêve, mais ce rêve, il est fréquent, trop fréquent. Les images se mettent en place, ma respiration s’accélère. Il n’y a rien de beau, là-dedans, juste la peine et la souffrance.

« Achil, regardes-moi….regardes-moi bordel ! » Ses cris me font sursauter, comme un adolescent pris en fraude, en flagrant délit. Je ne me plie devant personne, depuis longtemps, mais lui, il a toujours eu cet effet sur moi. Comme emprisonné dans ses yeux, accro à ses lèvres, amoureux de ses mains. Pourtant, lorsque je relève les yeux, je n’y vois que colère et rancœur, que souffrance et incompréhension. Je ne dis rien, incapable, lâche d’affronter mes propres émotions, mes propres sentiments. « Maintenant, tu me répètes ce que tu viens de me dire, en me regardant droit dans les yeux ! » Mon visage est fermé, comme une statue de pierre que je tiens en place. Je refuse que mes défenses tombent, que ma carapace se fasse percer par lui. Quelle idée de fréquenter un homme trop longtemps…quelle idée de s’épanouir dans ses bras au réveil, de penser à un avenir commun là où il n’y aura que chaos et destruction. « Je n’ai plus de sentiments pour toi, c’est terminé. Toi et moi, c’est fini. Quand je te regarde, je ne vois plus rien, je ne ressens plus rien. » Et le mensonge est difficile, mais apparemment, tellement crédible. Ses traits changent, se décomposent, sûrement. Je n’en sais rien, je détourne les yeux et avance vers mes valises.

Je dois partir, avant de m’effondrer, devant lui. Les raisons de mon départ sont tellement différentes des mots qui résonnent dans ma bouche… « Tu mens. Je ne sais pas pourquoi, mais tu mens. Tu te tiens droit comme un I, comme à chaque fois que tu balances une connerie. » Je me raidis, encore. Mon père sait, a apprit pour lui et moi. Lui qui est davantage dans la lumière que je ne le serais jamais, mettant en doute ma neutralité déjà peu appréciée. Alors, il l’a menacé ouvertement, si je ne le quittais pas, mon géniteur se chargerait de lui. Je m’y refuse. Ma moitié démoniaque pourrait s’en foutre royalement, mais cette petite étincelle refuse de perdre quelqu’un d’autre, encore. « Tu te trompes, mes mots sont sincères, c’est toi qui te voiles la face. » Et je n’entends pas ses paroles, je pars directement, claque la porte alors qu’il hurle mon prénom. Je fuis, vite, trop vite, le myocarde tambourinant. Les minutes s’effacent et je suis à peine dans ma voiture que j’explose. Je n’avais plus pleuré depuis des années…et la douleur est pire que n’importe laquelle.

Mon corps est pris de soubresaut et je me réveille, en sueur, en sursaut. J’ai le cœur serré, la gorge nouée. Ça fait des années et pourtant, le rêve revient en boucle, comme pour me rappeler mes erreurs. Et je déteste ce sentiment d’incompétence, de lâcheté. Je déteste me dire que peut-être, j’étais à l’époque, amoureux. Que peut-être, j’aurais dû me battre davantage. Que peut-être, je ne suis pas si mauvais que mon père me le disait. Mais avec des peut être, on ne refait pas le monde.