Take the world off your shoulders (Parker)

Take the world off your shoulders.

Il est pratiquement neuf heures du matin et le soleil brille à son zénith dans le ciel sans nuages de San Francisco.
Billy marche en direction du quartier de Haight-Ashbury, les mains dans les poches de son jean bleu. Le vent qui souffle décoiffe légèrement ses cheveux, mais le jeune homme n'ose même pas les remettre en place. La faute à un nouveau pouvoir, la projection mentale, qui fait de sa vie un enfer. Même plus besoin des démons pour pimenter sa vie, désormais.
Sa magie incontrôlable l'a poussé à transformer une cuillère en sabre, ce matin. Inutile de préciser que son petit déjeuner aurait pu prendre une tournure très dramatique. Et s'il connait ce pouvoir de façon théorique, Billy n'a aucune idée de comment apprendre à le contrôler.

C'est presque par réflexe qu'il marche d'un pas décidé vers le célèbre manoir Halliwell, berceau du plus grand pouvoir magique existant à ce jour : le pouvoir des 3. Cette maison est comme un refuge, pour lui. Un sanctuaire, même. Là-bas, il sait qu'il ne craint rien et qu'il peut être lui-même.
Et de tous les frères Halliwell, c'est l'ainé, Parker, qu'il respecte le plus. Le trentenaire est son mentor depuis quelque temps, maintenant. Il l'aide à cerner sa télékinésie et à en apprendre plus sur la magie. C'est notamment Parker qui lui a montré comment faire des saltos arrières. Depuis, le jeune sorcier se la pète en faisant des figures acrobatiques devant des garçons qu'il trouve à son goût. Une technique de drague qui ne fonctionne pas vraiment, au passage. 
En définitive, la présence de Parker dans sa vie lui fait un bien fou. Il aime passer du temps en sa compagnie, le considérant pratiquement comme le grand frère qu'il a perdu il y a de nombreuses années.

Tandis que le manoir se dessine sous ses yeux, Billy emprunte l'allée sans faire attention au chien qui aboie de l'autre côté de la rue. Arrivé devant la porte, il l'ouvre directement, sans se soucier d'annoncer sa venue. Parker lui a toujours répété qu'il était ici chez lui, de toute manière. Plutôt d'un naturel sans-gêne, le jeune homme n'hésite désormais plus à consulter le livre des ombres, se sert dans le frigo pour se préparer des repas et fait des siestes dans les diverses chambres disséminées un peu partout.
Le hall semble parfaitement en ordre, ce qui est étonnant lorsqu'on sait que les démons ont tendance à détruire des objets lors de leurs visites dans le manoir. Mais aujourd'hui, même l'ancienne horloge se tient fièrement debout.

« Salut les bros, c'est Billy ! »

Aucune réponse. Certain d'être seul (malgré la porte ouverte qui atteste que quelqu'un se trouve à l'intérieur), le jeune sorcier attrape une pomme sur la table à manger avant d'escalader les marches afin de se rendre au grenier. Il avance directement vers le livre des ombres, qu'il ouvre avec un petit sourire sur les lèvres. Ce grimoire est une mine d'or lorsqu'on veut se renseigner sur des démons ou sur des formules magiques. Et aujourd'hui, c'est exactement ce dont il a besoin.
Ses doigts tournent les pages du livre sacré, à la recherche d'un sort pour brider son pouvoir de projection mentale. Hors de question de perdre à nouveau le contrôle de cette dernière en plein combat.  

Take the world
off your shoulders.

Serviette nouée autour de la taille, Parker finissait de se brosser les dents. Andy s’était éclipsé au petit matin et l’avait laissé dormir, si profondément qu’il en avait raté son réveil. Qu’importe ; son premier rendez-vous à Buckland n’était pas avant cet après-midi alors il avait décidé de prendre sa matinée. Son patron le lui devait bien.

Après s’être rincé la bouche, il jeta un regard à son reflet en soupirant. Ses doigts glissèrent le long d’un hématome violacé, cadeau d’une banshee particulièrement énervée quelques nuits plus tôt qui avait bien failli lui crever les tympans. Expliquer les marques sur son corps à Andy était parfois difficile, mais comme pour sa connexion avec bon nombre de scènes de crime, l’inspecteur était disposé à fermer les yeux sur ces détails gênants quand Parker lui déclamait une excuse bidon. Mentir était devenu partie intégrante de leur relation dilettante, au même titre que les ruptures et les réconciliations. Combien de temps pourraient-ils continuer à mener cette danse ridicule ?

Un craquement au plafond lui fit froncer les sourcils. Peter était au travail et Preston était parti déposer Winter à la garderie. Qui pouvait bien marcher dans le grenier ? Le sorcier attrapa le premier pantalon et t-shirt venu et les enfila en vitesse avant de grimper les escaliers quatre à quatre. Ses nerfs se décrispèrent en voyant le visage familier de Billy derrière le pupitre du grimoire familial. Dans la lumière matinale qui filtrait par les vitraux du grenier, le gamin avait l’air particulièrement adorable – assez pour désamorcer les paroles assassines auxquelles Parker était prompt. Le sorcier se contenta de le charrier. « Billy, tu sais que tu seras toujours le bienvenu ici mais un petit sms pour prévenir de ta venue ne ferait pas de mal. Un de ces jours tu prendras Preston par surprise et il te fera exploser en mille morceaux. » Ou alors je t’atomiserai avec une onde télékinétique… Depuis qu’il avait découvert ce nouveau pouvoir, Parker avait causé son petit lot de désastres. Après toutes ces années de stabilité de ses pouvoirs, il avait presque oublié la véritable torture que représentait un don mal maitrisé.

Mais si Parker commençait à douter de ses propres aptitudes, la peur n’engendrerait que plus de catastrophes. C’est donc avec une confiance relative qu’il leva la main et fit venir dans sa direction la pomme de Billy, l’attrapant au vol. « Et tu sais bien qu’on ne mange pas par-dessus le Livre des Ombres. » C’était une règle salvatrice qu’ils avaient mis en place après que Peter ait renversé tout son café sur la page d’une vieille enchanteresse dont ils ne parvenaient désormais même plus à déchiffrer le nom.

Parker fit quelques pas dans sa direction et lui ébouriffa les cheveux à la manière d’un grand-frère collant. Billy ne portait pas le nom des Halliwell, mais il faisait partie de la famille. « Qu’est-ce que tu cherches ? Des ennuis avec un démon ? »

Take the world off your shoulders.

Une formule pour décupler ses pouvoirs. Une autre pour échanger ses pouvoirs. Une pour voler des pouvoirs. Mais celle que Billy cherche demeure introuvable. Elle est surement là, dissimulée au sein du livre des ombres, mais il y a tellement de pages à parcourir qu'il ne sait même pas où donner de la tête. Cependant, plus que de la frustration, c'est du respect qu'il ressent à la vue de ce grimoire intemporel. Ce dernier n'a rien à voir avec son propre livre des ombres, commencé il y a peu. Parfois, il recopie quelques formules, mais change certains mots pour ne pas plagier. Hors de question de se faire hanter par les esprits colériques des matriarches Halliwell.
Plongé dans sa lecture, Billy ne remarque pas le nouvel arrivant qui entre dans le grenier. Lorsque la voix de Parker s'élève, il sursaute et lance un regard au trentenaire, qu'il jauge des yeux comme pour lui demander ce qu'il fait ici. Avant de se rappeler qu'il habite ici et que là tout de suite, c'est lui l'intrus. L'expression de son visage s'adouçit immédiatement quand un sourire sincère et joyeux déforme ses lèvres fines.

« Parker ! J'savais pas que tu étais au manoir. Enfin j'aurais pu m'en douter, parce que c'est chez toi, mais vu l'heure je pensais que tu étais au boulot. Pourquoi t'y es pas, au fait ? Y'a eu une attaque ? Winter va bien ? Et tes frères ? »

Hors d'haleine, Billy observe avec une précision presque chirurgicale les traits de Parker, pour y déceler une quelconque angoisse. Mais rien, sinon une petite remarque ironique sur sa présence ici... ainsi qu'une menace à peine voilée sur la propension de Preston d'exploser des choses. Ou des êtres vivants.
Un frisson parcourt l'échine du jeune sorcier qui se masse aussitôt la nuque, un peu mal à l'aise. Pas parce qu'il n'a pas prévenu, non. Parce qu'il n'a pas envie de se faire exploser en des millions de molécules. Il s'imagine déjà dans les bras de Parker, mourant, lui murmurant dans un dernier souffle qu'il ne se sent pas très bien.

« Mouais. Quand je t'envoie des sms, tu réponds toujours que t'es occupé avec les vieux trucs que tu vends dans ta salle des ventes. Et je... »

Billy s'arrête aussitôt lorsque Parker utilise sa télékinésie pour lui voler sa pomme, qu'il s'apprêtait à croquer. Ses sourcils se froncent par réflexe tandis qu'il croise les bras sur sa poitrine pour montrer son mécontentement.

« Euuuh... la première fois que je t'ai rencontré, tu m'as parlé du sacrifice digne des sorciers bénéfiques, qui se battent pour la justice et qui sauvent les innocents. Tu m'as aussi expliqué qu'il ne fallait pas utiliser ses pouvoirs à des fins personnelles. Moi j'peux pas, mais toi oui ? »

Une grimace coupable déforme ses lèvres au moment même où il se souvient des figures acrobatiques exécutées pour séduire des jeunes de son âge. Billy préfère donc ne pas continuer sur ce sujet et lève aussitôt les mains en l'air.

« Non, c'est bon. Tu sais ce qui est le mieux pour moi, oublie. Et promis, plus jamais je mange au-dessus du livre des ombres. »

Une règle qu'il oublie régulièrement. Par chance, l'étudiant n'a jamais rien renversé sur ces pages anciennes.
Billy lance un sourire à Parker lorsque celui-ci lui ébouriffe les cheveux. Ce geste affectueux ne lui rappelle que trop bien qu'avant, c'était son frère Chris qui avait l'habitude de faire ça. Mais son frère n'est plus là, et l'ainé des Halliwell est la seule personne qui mérite un tant soit peu de prendre sa place. Dans la mesure du possible, évidemment.
En jettant de plus près un regard à Parker, Billy pouffe de rire en pointant le col de son t-shirt.

« Je crois qu'il est à l'envers. Ou alors c'est une nouvelle mode chez les gens de ton âge ? »

Le jeune sorcier adopte un air plus sérieux lorsque son mentor lui demande ce qu'il recherche. Penaud, Billy hausse les épaules, sans trop savoir comment expliquer son soucis à Parker. Il n'a pas envie de paraitre faible devant lui. Il ne veut pas passer pour un gamin inexpérimenté qui ne contrôle pas ses pouvoirs. Malheureusement, c'est la stricte vérité. Et en famille, on ne se ment jamais.

« J'ai un nouveau pouvoir. C'est une sorte de projection mentale. Ce matin, j'ai transformé ma cuillère en sabre. J'ai failli m'empaler dessus en mangeant mes céréales... »

Une mort stupide, vraiment.

« Alors j'ai décidé de le brider. Je n'ai pas envie de me tuer. Ou pire encore, de tuer un innocent. »

Take the world
off your shoulders.

Face à l’air concerné de Billy, Parker ne pouvait s’empêcher de sourire. Non, personne n’avait tenté d’attaquer Winter ou de s’en prendre à ses frères. A vrai dire, la semaine avait été étrangement calme au Manoir, et à part Billy personne ne s’était introduit dans leur foyer depuis plusieurs jours. Pourvu que ça dure. « Tout le monde va bien. J’avais juste… des choses à faire. » dit-il en tentant de rester le plus vague possible, s’assurant que le suçon que lui avait laissé Andy dans le bas du cou était bien couvert.

Il essuya ensuite les moqueries à peine voilées de l’étudiant d’un air faussement blasé. Certes, Parker n’avait pas toujours le temps d’être aussi disponible qu’il l’aurait voulu pour son jeune padawan, mais il s’appliquait à préserver leur lien spécial de toutes ses forces, même quand les tracas du quotidien se dressaient entre eux.  « Mes ‘vieux trucs’ valent parfois des millions, Billy. Et puis tes reproches sont un peu faciles, tu verras quand tu auras des responsabilités. Des factures à payer. Des frères qui comptent sur toi. Le poids du monde sur tes épaules. » Combien de sacrifices personnels avait-il dû accepter pour le bien d’Innocents qu’il connaissait à peine ? Combien de fois sa vie privée avait-elle pâti de son statut de Charmed One ? A 37 ans, Parker n’avait ni mari, ni enfants. Il avait abandonné cet espoir depuis bien longtemps.

Il chassa ces pensées moroses en s’approchant de Billy et se concentra sur son air taquin pour retrouver le sourire. Au moins, le gamin écoutait ses leçons : ils n’étaient pas censés faire usage de leurs pouvoirs à des fins personnelles. Parks ne pouvait le contredire – et lui répondre ‘Fais ce que je dis, pas ce que je fais’ lui sembla trop hypocrite pour mériter de franchir ses lèvres. Il sentit néanmoins un mélange d’outrage et d’embarras quand Billy lui fit remarquer qu’il s’était habillé à l’envers, un signe évident de démence à en croire ses sous-entendus. Parker lui donna une petite tape sur l’épaule. « Les gens de mon âge ?! Sale petit impertinent. » Il attrapa le col de son t-shirt et commença à le soulever, avant de se souvenir qu’il était couvert de bleus et d’autres marques laissées par son inspecteur favoris. « Regarde ailleurs. » intima-t-il avant de se rendre plus présentable.

Puis vinrent enfin les révélations de Billy sur la véritable raison de sa présence. Parker resta suspendu à ses lèvres, sourcils froncés, n’en croyant pas ses oreilles. « Tu peux… quoi ? » Non seulement le gamin était doué d’un incroyable pouvoir, mais en plus il voulait s’en débarrasser ? Qu’est-ce qui ne tournait pas rond dans cet adorable petit crâne de piaf ? « Attends, attends, tes pouvoirs évoluent en quelque chose d’extraordinaire, et toi… Ton premier réflexe face à cette nouvelle expression de ton essence magique – face à ce qui fait de toi un être parfaitement unique dans le Grand Dessin cosmique de cet univers – ton premier réflexe c’est de… te diminuer ? De te rendre comme tout le monde ? » Il avait prononcé ses derniers mots avec une pointe de dégout. Ils étaient des sorciers de premier ordre et le monde comptait sur eux. Ce n’était pas le moment de faire preuve de faiblesse.

« Ne dis pas de sottise. Regarde. » L’aîné des Halliwell donna un léger coup de hanche au jeune sorcier pour prendre sa place derrière le pupitre et se mit à tourner les pages du Livre des Ombres jusqu’à trouver celle qui l’intéressait. « Le pouvoir de Projection Mentale est un pouvoir qui permet à son possesseur de manipuler la réalité. En tant que pouvoir extrêmement rare, la Projection ne se développe que chez les sorciers et créatures magiques qui sont destinés à de très grandes choses. » lut-il à haute voix, avant de placer ses doigts sous les derniers mots pour les tapoter avec force. « De très grandes choses, Billy ! »

Parker le fixa un instant, réellement confus par l’envie du jeune homme de se débarrasser d’une partie de lui avec un tel désintérêt. Il ne pouvait pas le laisser faire ça. « Qu’est-ce que tu veux ? Devenir un homme médiocre ? Allons-bon ! Les sorciers comme toi et moi, on ne choisit jamais la solution de facilité. On affronte nos démons intérieurs pour mieux botter le train des vrais démons jusqu’au fin fond des enfers. » Sans laisser le temps à Billy de protester, il lança le fruit qu’il avait toujours en main vers le centre du grenier et le rattrapa au vol avec son pouvoir de télékinésie pour l’y maintenir en lévitation. « Montre-moi un peu comment ça marche. Tu peux transformer cette pomme ? »

Take the world off your shoulders.

Billy se calme immédiatement lorsque Parker lui assure que tout le monde va bien. Le jeune homme sait parfaitement ce que les trois frères traversent et les attaques qu'ils subissent irrémédiablement. Winter a souvent été la cible de démons prêts à tout pour conquérir les enfers, quitte à utiliser une gamine innocente. Finalement, Billy s'est beaucoup attaché à la famille Halliwell et à ses membres, même s'il demeure plus proche de Parker, qu'il admire avec une dévotion et un respect presque révérencieux. C'est pour cela qu'il l'écoute et qu'il suit la plupart de ses conseils, d'ailleurs.
Quand le trentenaire mentionne ses responsabilités, notamment celle envers ses frères, l'apprenti sorcier laisse une grimace traverser ses lèvres. Il pense aussitôt à Chris et à son enlèvement. Contrairement à Parker, lui n'a jamais été là pour son ainé. Pire, il l'a laissé partir sans jamais essayer de le récupérer. Ses parents lui répètent souvent qu'il n'y a rien à faire et que son frère ne reviendra jamais... et malheureusement la culpabilité qu'il ressent continuellement, elle, ne partira pas non plus.
Mais tout ça, tout ce qu'il ressent, Billy préfère le garder au fond de lui, à l'abri. Son frère n'est plus là, mais ce n'est pas une raison pour baisser les bras. Chris n'aurait jamais voulu le voir sombrer dans l'apitoiement, de toute manière.

« Oh ça va, je t'ai pas traité de grand-père, hein ! »

Le jeune étudiant pouffe de rire en fermant les yeux, suite à la demande de Parker, qui réclame un peu d'intimité pour remettre son haut dans le bon sens. Par pure curiosité, et parce qu'il se demande à quoi le torse de son mentor ressemble, Billy ouvre légèrement les yeux, observant les abdominaux du trentenaire avec une certaine fascination.
Déconcentré par les muscles de l'autre homme, il ne remarque même pas les bleus et les autres marques présentes sur la peau de Parker. La discrétion n'étant pas son fort, il ne retient pas le petit sifflement appréciateur qui s'échappe de ses lèvres. Et merde.

« Je retire ce que j'ai dit, t'as rien d'un mec vieux. »

Un peu mal à l'aise, Billy tourne une nouvelle page du livre des ombres, laissant le temps à l'ainé des Halliwell de se changer convenablement. Formule de vérité. Un petit sourire déforme ses lèvres tandis qu'il écorne légèrement la page pour la retrouver par la suite. Pratique pour voir si le type qui lui plait ressent la même chose que lui. Clairement, la leçon sur les fins personnelles n'a pas vraiment été retenue... ni celle sur les responsabilités, à priori.
Parker ne semble pas du tout fan de son idée concernant son nouveau pouvoir. Billy hausse les épaules tout en évitant le regard du blond.

« J'veux pas être comme tout le monde... mais ce pouvoir est flippant. »

Et si là tout de suite, il transformait Parker en ver de terre et qu'il marchait dessus par accident ? Plus de pouvoir des trois, et boum, les démons règnent en maîtres avant d'avoir le temps de dire le mot Source.

« Brider ce pouvoir ne fera pas de moi un moldu, j'aurais toujours la télékinésie. »

Sur ce coup, Billy trouve que Parker se la joue très "sang-pur" vu le ton qu'il emploie pour parler des humains sans pouvoirs. Mais dans le fond, il comprend tout à fait le point de vue de son mentor. C'est pour ça qu'il écoute avec une attention particulière l'explication du Halliwell sur son nouveau pouvoir. Qui semble dément, sur le papier, soit dit en passant.

« Moi, destiné à de grandes choses ? »

Billy fronce les sourcils avant de poser ses yeux sur la page traitant de la projection mentale. Les mots sont bien là. Parker n'a rien inventé. Une sensation étrange le submerge soudain. Il ne s'est jamais senti vraiment spécial, jusqu'à ce jour. Et si son mentor avait raison ? Et s'il était destiné à faire de grandes choses pour le monde magique grâce à ce pouvoir de projection mentale ? Le brider le priverait aussitôt de ce destin fabuleux. Autant faire confiance à Parker, une nouvelle fois. Après tout, il ne s'est jamais trompé, jusqu'à présent.

« Ok, j'veux bien, mais j'te promets rien ! »

Billy s'écarte un peu de Parker et de la pomme, histoire d'avoir une meilleure vue d'ensemble sur le fruit, qui lévite en plein milieu du grenier. Il fixe ce dernier avec une telle intensité que des larmes commencent à perler au creux de ses yeux. Mais le sorcier tient bon, malgré tout. Tout en regardant la pomme, il imagine celle-ci se transformer en console de jeux. Autant lier l'utile à l'agréable, n'est-ce pas ? Mais les minutes passent, et le fruit reste un fruit. Dépité, Billy soupire en vrillant son regard dans celui de Parker.

« J'y arrive pas. J'pourrais même pas transformer cette pomme en grenade, » qu'il lance en pointant le fruit avec son index. La pomme se transforme aussitôt en grenade -dégoupillée- qui lévite toujours non loin d'eux. Mais Billy n'a rien vu. Trop frustré d'avoir loupé cet exercice, il ne se rend pas compte de la dangerosité de la situation, qui s'annonce explosive.

Take the world
off your shoulders.

T-shirt relevé au-dessus de la tête, le corps de Parker se tendit en entendant le sifflement de Billy. Le sale gamin n’avait pas pu s’empêcher de se rincer l’œil, évidemment. « T’en rates pas une toi, hein ? » râla-t-il à travers le tissu qui lui couvrait le visage. C’était peut-être là la seule véritable différence entre Billy et ses frères : Billy, lui, pouvait probablement le trouver attirant. Et c’eut été mentir pour Parker que de prétendre le contraire en ce qui concernait son jeune padawan. L’idée lui avait parfois traversé l’esprit, lors de nuits solitaires. Et si… ? Puis il se rappelait de ses sentiments pour Andy, et toute pensée absurde s’envolait aussitôt. Ça, et le fait qu’il avait le double d’âge du gamin, ce qui faisait probablement de lui un type sordide rien que pour y avoir pensé.

Rhabillé, il se reconcentra sur leurs besoins immédiats et s’amusa de l’expression confuse sur le visage de Billy. De toute évidence, Parker parvenait peu à peu à le convaincre de ne pas abandonner son nouveau pouvoir aussi facilement. Il haussa les épaules quand l’étudiant lui dit qu’il aurait toujours son pouvoir principal, pleinement conscient de l’ironie des propos qui allaient suivre. « La télékinésie c’est terriblement commun, crois-en mon expérience. La moitié des gens que je connais ont ce pouvoir. Ce n’est pas ce qui te rendra extraordinaire… Et puis, soyons honnête, personne ne me dépassera jamais sur ce point ! » Il lui donna un petit coup de coude, l’air goguenard. C’était ce genre de remarques soi-disant amusées qui l’avait rendu le plus susceptible à l’Orgueil quand les Sept péchés capitaux avaient été libérés sur San Francisco ; la fierté de Parker ayant toujours été l’une de ses plus grandes faiblesses. On aurait pu penser que l’expérience lui aurait servi de leçon, mais les mauvaises habitudes ne meurent vraiment jamais. Résultat ? L’ainé des Halliwell était aujourd’hui encore bien trop orgueilleux pour avouer à qui que ce soit qu’il perdait le contrôle sur ses pouvoirs en expansion. Combien de temps parviendrait-il à éviter la catastrophe avant d’enfin réussir à demander de l’aide à ses proches ?

L’exercice qu’il commença avec Billy parvint fort heureusement à le tirer de ces pensées bien mornes. Pendant de longues minutes, rien ne se passa. Parker avala plusieurs fois un rire en voyant l’expression tendue et les yeux humides de son protégé ; on aurait presque dit qu’il avait des problèmes intestinaux. Il se pinça les lèvres pour se forcer à rester silencieux pour ne pas troubler sa concentration, et résista à l’envie de le prendre en photo pour un éventuel futur chantage. C’est alors que Billy prononça le mot grenade… et que l’explosif apparut au milieu de la pièce, prêt à détonner.

« BILLY ! » Parker hurla et se jeta en avant. Il n’avait pas le moindre plan – il savait juste que s’il n’absorbait pas le plus gros de l’impact, c’en était fini du gamin. Mais Leah pourrait-elle seulement le guérir si son corps était déchiqueté par l’explosion ? Il eut l’impression de se déplacer au ralenti et plissa les yeux pour se préparer à la déflagration. Dans un geste désespéré, il leva les mains devant son visage pour tenter de se protéger, activant son pouvoir dans sa chute. Une vague d’énergie quitta le corps tendu de Parker. Elle était complètement différente de celle qui avait ravagé son bureau à Buckland et sembla rester connectée à son corps par un fil magique invisible.

La puissance télékinétique avait à peine quitté son corps que la grenade explosa, plongeant le grenier dans un flash aveuglant. La déflagration arracha le toit du grenier et tout le mur arrière dans un vacarme assourdissant. Dans la direction de Parker et Billy, l’onde explosive se heurta alors à un mur invisible qui sauva leur moitié du grenier de tout dommage. La détonation frappa néanmoins le champ protecteur avec la force d’un poids lourd lancé à toute vitesse. Subissant l’impact de plein fouet, Parker fut projeté en arrière… et traversa les vitraux du grenier, commençant une chute vertigineuse vers le perron du 1329 Prescott Street.

Take the world off your shoulders.

Il est de notoriété publique que les frères Halliwell sont des canons à qui personne ne résiste. Les Charmed Ones ? Non, plutôt le charmant trio aux gueules d'anges et aux corps d'Apollon. C'est sans doute pour cela que Billy n'a pas résisté à l'envie de zieuter les abdominaux honteusement parfaits de son mentor.
Le jeune homme n'a jamais vraiment fantasmé sur le trentenaire. Sans doute parce qu'il l'aime trop comme un frère pour espérer quoique ce soit de plus. Surement parce que la différence d'âge entre eux est trop grande et que l'étudiant se sent comme un gamin immature à ses côtés. Et probablement aussi parce qu'il ship beaucoup trop la relation entre Parker et Andy pour oser s'interposer. Ander endgame, point final. Mais il n'est pas interdit de regarder le menu quand on est au régime, n'est-ce pas ?

Quoiqu'il en soit, le jeune homme partage l'avis de son ainé sur la télékinésie. LE pouvoir des auteurs en manque d'inspiration, selon lui. Oh, évidemment, Billy adore ce don, qu'il utilise plus que de raison. Parce qu'il est pratique, et qu'il n'a pas besoin de se lever de son lit lorsque la flemme l'empêche de mouver son corps. Manque de bol, dans le monde magique, la quasi-totalité des gens possèdent la faculté de déplacer un objet d'un point a à un point b. Paie ton originalité... malgré tout, la télékinésie est le seul pouvoir qu'il contrôle à la perfection. Cette histoire de projection mentale, même si elle est excitante, demeure aussi particulièrement angoissante. Il n'y a qu'à voir la situation dans laquelle Billy s'est fourré aujourd'hui pour comprendre que ce don risque de lui rendre la vie insupportable.

« MERDE MERDE MERDE, » qu'il lance en réponse au hurlement de Parker qui se place devant lui comme l'élu du monde magique qu'il est. Billy a à peine le temps de poser ses yeux sur la grenade qui lévite au milieu du grenier, qu'une barrière télékinétique se dégage du corps de son mentor pour les protéger de l'explosion imminente. Innocemment, l'étudiant soupire de soulagement. Parker a sauvé la situation, une fois de plus. Grosse erreur.

BOUM.

La grenade explose dans un fracas assourdissant. L'onde de choc causée par l'énergie cinétique de la bombe percute le champ de force de Parker avant de le balayer en arrière. Le grenier, lui est partiellement détruit.
Mais pas le temps pour Billy de se mordiller la lèvre et de dire "oupsie" afin de s'excuser auprès du Halliwell. Ce dernier traverse les vitraux emblématiques de la maison, fonçant tout droit en direction du sol. Une chute n'est pas mortelle à cette hauteur. Cependant, l'énergie dégagée par la grenade accélère sa chute, et il doit agir rapidement.
N'écoutant que son courage, ou plutôt sa naïveté à toute épreuve, Billy se rue en direction du trou formé par le passage de Parker et booste sa vitesse grâce à sa télékinésie. C'est seulement lorsque ses pieds ne touchent plus le sol du grenier qu'il se rend compte de sa bêtise. Se jeter dans le vide pour sauver l'une des personnes qu'il aime le plus au monde, check. Pour le reste... et bien il n'y a même pas Mastercard.

« PARKS ! »

Avec l'énergie du désespoir, Billy concentre au mieux sa télékinésie derrière lui, ce qui lui permet de rattraper Parker avant sa chute. Sans trop savoir quoi faire, et poussé par un instinct qu'il ne soupçonnait pas jusqu'alors, le jeune sorcier serre son mentor contre lui. C'est à cet instant précis qu'une couche protectrice se forme tout autour des deux hommes. Une enveloppe télékinétique qui suit de près les courbes de leurs corps enlacés. Et puis c'est le choc.
Curieusement, la réception contre le sol pavé n'est pas aussi douloureuse que prévue. Etonné, Billy plante ses yeux sur Parker, qu'il observe à l'affut de la moindre blessure avant de se redresser légèrement pour s'assoir. L'étudiant n'ose même pas lancer un regard au grenier, qu'il vient tout juste d'exploser avec une pomme. Enfin, avec une grenade.
Une grimace déforme son visage alors qu'il plonge ses yeux dans ceux du trentenaire.

« J'suis sincèrement désolé... mais... » Un petit sourire traverse ses lèvres fines. « ... au moins j'ai réussi l'exercice ! »

S'il en rigole, le garçon sait très bien que cet incident aurait pu leur coûter la vie. Mais par chance, ils sont encore debout, grâce à un pouvoir qui, selon Parker, est terriblement commun. Comme quoi, la télékinésie, c'est pas si mal.

Take the world
off your shoulders.

Le sol se rapprochait à toute allure et Parker était encore trop sonné pour y faire quoi que ce soit. A deux doigts de l’inconscience, le sorcier eut le temps d’émettre une prière silencieuse pour son être de lumière, espérant qu’il resterait encore assez de lui pour qu’il puisse être guéri. L’impact était imminent et le monde vira au noir.

Quand Parker rouvrit les yeux, il constata avec surprise qu’il était toujours entier. Habitué aux commotions en tout genre, il n’avait pas l’impression d’avoir perdu connaissance très longtemps. Il poussa un grognement sourd en sentant la douleur regagner ses membres, mais au moins rien n’avait l’air cassé. Billy se tenait à côté de lui, comme entouré d’une couche translucide qui suivait chacun de ses mouvements. C’était probablement ce qui l’avait sauvé. La projection et cette nouvelle capacité en plus ? Le gamin n’avait pas chômé ! « Je vois que je ne suis pas le seul à sentir mes pouvoirs évoluer… » qu’il grogna entre ses dents en essayant de se relever, sans succès.

Un nuage de poussière leur tombait dessus en continu. Parker épousseta ses épaules et se risqua enfin à jeter un regard à la maison. « Phineas va te tuer » constata-t-il en secouant la tête. Bien que le Manoir soit l’héritage commun des frères, ils avaient toujours convenu qu’il reviendrait au père de famille après que chaque frère ait pris son envol de la demeure de leur enfance. Il regarda un pan du toit se fracasser un peu plus loin sur la pelouse alors que Billy assurait avoir réussi l’exercice. Toujours en état de choc, Parker sentait pourtant le calme étrange qu’il ressentait se dissiper à mesure qu’il réalisait l’ampleur des dégâts. « T’as surtout réussi à faire sauter ma maison. Si le Livre des Ombres sent le roussi, je te jure que Phin devra passer après moi. »

Il se mit sur les genoux en grimaçant, des courbatures dans tout le corps, et tendit la main à Billy pour qu’il l’aide à se remettre sur pieds. « Faut qu’on remette tout ça en ordre avant qu’un voisin n’appelle la police et qu’on se fasse coffrer pour terrorisme domestique… Tu connais la formule d’effacement ? » Il balaya un nuage de suie qui stagnait devant son visage et étouffa une quinte de toux. Le gamin avait foutu un sacré bordel avant de lui sauver la vie, ce qui constituait définitivement une source d’émotions contradictoires pour l’ainé des Halliwell. Il emmena Billy à l’écart de la rue et prit sa main, concentrant ce qui lui restait de présence mentale pour lier sa magie à celle du casse-cou. « Que l’objet de l’objection ne soit plus qu’un rêve, et que le visible devienne invisible… »

Un sort de cette ampleur vida rapidement Parker de ce qui lui restait d’énergie. Il prit appui de tout son poids sur l'épaule de Billy pour reprendre son souffle alors que des lueurs blanches se répandaient autour des débris encore fumants pour les réassembler à la maison. En quelques secondes, des pans entiers du toit se reconstituèrent, les fissures disparurent, et même les vitraux finirent par reprendre leur place. A moins d’avoir assisté à l’explosion, personne n’aurait pu se douter des dégâts présents une minute plus tôt.

Quelques détails mineurs subsistaient néanmoins, comme une gouttière projetée trop loin dans le jardin pour être aspirée par leur sort. Parker poussa un long soupir résigné. « Ok, bon, j’en parle à personne si t’arrives à réparer la gouttière. Sans télékinésie ! » Quitte à devoir user de la magie, autant faire en sorte qu’il s’agisse d’un entrainement pour le jeune sorcier – ce serait une belle excuse pour éviter la clause de gain personnel. Réalisant qu’il s’exposait à une nouvelle apparition de grenade, Parker ajouta, pince-sans-rire : « Mais si tu nous fais encore exploser, j’invoquerai personnellement Barbas pour qu’elle se charge de toi. »

Take the world off your shoulders.

La remarque de Parker pousse Billy à baisser les yeux sur son corps, qui est recouvert d'une couche protectrice. Une sorte de bouclier télékinétique déclenché au bon moment, au regard de leur chute, quasi fatale. L'étudiant observe ses mains avec une fascination bien palpable. Deux pouvoirs en si peu de temps ? Il n'aurait jamais espéré ça. Cependant, son don de projection ne lui plait toujours pas, contrairement à ce bouclier protecteur providentiel. Faire exploser une grenade à l'intérieur du grenier des Halliwell est une expérience intéressante, mais il n'est pas sûr de l'avoir appréciée. Par chance, Parker ne semble pas trop en colère.

« On est pas obligés de lui raconter ! »

Le jeune homme se lève en époussetant ses vêtements, tachés par une poussière presque torrentielle. Phineas n'est pas le frère le plus dangereux, en temps normal. Maman poule du trio, il s'assure toujours du bonheur des autres avant le sien. Le trentenaire l'accueille à chaque fois comme s'il était chez lui. Billy profite souvent de ses bons petits plats et de ses conseils avisés. C'est sans doute pour cela qu'il ne veut pas mettre le cadet Halliwell en colère en lui révélant qu'il a presque détruit leur héritage magique, et familial. Phineas le tuerait, comme indiqué par Parker, la balance de la famille.

Petit regard sur le manoir qui souffre de son petit exercice parfaitement réalisé. Son air coupable laisse rapidement la place à un enthousiasme certain. Pas si mal, en fait, ce pouvoir de projection, qu'il songe en retenant un sourire. Avec cette puissance de feu, les démons n'ont qu'à bien se tenir. Billy a déjà hâte de rentrer à l'université pour raconter ses exploits à sa meilleure amie Apolline.

Lorsque Parker parle du livre des ombres, Billy lève les mains en l'air, comme pour se rendre.

« Hey, faudra faire la queue. »

Malgré la légèreté dont il fait preuve à cet instant précis, le jeune homme espère que le livre n'a rien. Il n'a pas envie d'être responsable du déclin des trois frères. Ces derniers ont besoin du grimoire magique pour lutter contre les forces maléfiques qui œuvrent dans tout San Francisco.

« Allez, sans rancune » qu'il envoie à Parker tout en l'aidant à se relever sur ses deux pieds.

Billy se sent vraiment bien, là tout de suite. Près du blond, il se sent à sa place, en famille. Cette aventure, explosive, n'a pas été inutile. Elle lui a donné l'occasion d'en apprendre plus sur son pouvoir, mais aussi sur son mentor, qu'il apprécie encore plus qu'auparavant. Parker est un roc sur lequel il peut se reposer quand le monde entier s'arrête de tourner. Billy sait parfaitement qu'il sera toujours là pour l'épauler et l'aider à traverser tous les obstacles de sa vie mouvementée.

« La formule d'effacement ? Bien entendu, je l'utilise tout... »

Il s'arrête aussitôt, retenant le "le temps quand j'ai la flemme de ranger ma chambre universitaire" au dernier moment. Parker l'a assez bassiné avec l'utilisation de la magie à des fins personnelle, hors de question d'avoir un autre cours sur le sujet. Il serre rapidement la main de l'autre sorcier, se concentrant pour mêler sa magie à la sienne, afin de réparer son erreur.

« Que l’objet de l’objection ne plus qu’un rêve, et que le visible devienne invisible ! »

La manoir commence aussitôt à se réparer de lui-même. Les murs reprennent leur place, ainsi que les fenêtres, les fissures et les vitraux. Billy supporte soudain le corps de Parker, qui semble vidé à cause de toute cette énergie magique utilisée. Le garçon, lui tient encore le coup. La fougue de la jeunesse, probablement.

« Mais j'peux pas ! Je peux transformer des choses, pas faire ce que je veux... » qu'il proteste en agitant la tête de droite à gauche.

En posant les yeux sur l'emplacement vide qui accueillait auparavant la gouttière, Billy remarque une énorme araignée qui monte sans se soucier de leur présence. Ewwwww. Cependant, cela lui donne une idée. Main tendue devant lui, il se concentre de toutes ses forces pour transformer l'animal en gouttière, et inversement. Ce coup-ci, pas d'embrouilles. L'exercice est pleinement réussi.

« Yeeeees ! » qu'il hurle en sautillant sur place comme un gamin au lendemain de noël. Il se tourne finalement vers Parker, un petit sourire aux lèvres.

« Tu sais, j'ai bien plus peur de la directrice de Berkeley que de Barbas. »

Un frisson lui parcourt l'échine quand le visage sévère de madame Caldwell s'affiche dans son esprit. Oui, à choisir, il préfère encore affronter le démon de la peur.