Austin - Call me when you want.

Race magique : Austin est un sorcier, issu de d'une mère sorcière et d'un père mortel. Il possède donc les attributs de base d'un sorcier, avec les pouvoirs qui y sont associés.

Au sein de la famille maternelle du jeune homme, une légende court sur leurs origines magique. Apparemment, ils seraient les descendants d'Anna Göldin, la dernière femme exécutée pour sorcellerie en Suisse en 1782.

Cryokinésie (niveau 1 à 2)

Autrement appelé la manipulation de la glace, du froid ou du givre.

Niveau 1 : Gel - Austin maîtrise le froid et les températures négatives sous leurs forme basique. Le niveau 1 de son pouvoir lui permet uniquement de générer, depuis ses mains exclusivement, un rayon de froid qui vient geler ce qui se trouve devant lui sur un petit périmètre. Les personnes ou les objets gelés sont facilement cassable par la suite.

Niveau 2 : Résistance aux températures basses - Austin, du fait de sa cryokinésie, est en capacité de mieux résister aux températures basses. Ce n'est pas une immunité totale, puisqu'un froid intense l'atteindra toujours, mais il est en capacité de survivre dans un frigo industriel plusieurs heures et sans ressentir de gêne particulière.

Projection astrale (niveau 1 à 2)

Autrement appelé le don d'ubiquité, de se trouver à plusieurs endroits à la fois.

Niveau 1 : Corps astral - Austin est en capacité de projeter une forme astrale de lui-même dans le lieu qu'il choisi - il peut y avoir des erreurs sur la destination - ou à proximité d'une personne à laquelle il pense. Son véritable corps, lui, reste inconscient pendant que la projection astrale est active. Il n'a pas accès à son pouvoir de Cryokinésie quand il est dans son corps astral. De plus, les blessures qu'il subit dans sa forme éthérée sont reportées sur son corps physique, ce qui peut être très dangereux.

Niveau 2 : Possession - Austin, sous sa forme astrale, est en capacité de prendre possession du corps d'un mortel (uniquement d'un mortel, les êtres magiques étant hors de portée de ce pouvoir) et d'agir dans son corps comme si c'était le sien. La possession ne peut excéder les dix minutes, et la personne possédée ne se souviendra pas de ce qu'elle a fait pendant qu'Austin était dans son corps.

Je suis né sous une lune rouge. On dit que les mauvais présages entourent cet événement astronomique, même si ma mère n'a jamais vraiment cru que ce symbole pouvait venir entacher ma vie future. Je suis venu au monde au sein de la Göldin's House, la maison familiale du côté maternel. Véritable enfant désiré, je suis venu clore une fratrie de trois enfants : ma sœur, Elisabeth Campbell, de deux ans mon aînée, ainsi que mon grand-frère Julian Campbell, lui étant né cinq ans avant ma propre naissance. Des enfants jeunes donc, que mes parents n'eurent aucun mal à élever. Il faut dire que ma mère, sorcière de son état, s'acharnait à combattre le crime quand elle en avait l'occasion. Mon père, lui, nous avait donc en charge la plupart du temps, ce qui ne semblait pas le déranger outre mesure.

Depuis aussi loin que je me souvienne, j'ai été au courant de l'existence de la magie, de l'affrontement entre le Mal et le Bien, et de la nécessité de dissimuler ce monde aux mortels sous peine d'entraîner d'irrévocables conséquences. Selon ma mère, sa famille descend d'une branche affiliée à Anna Göldin, une femme de ménage suisse au service de la famille Tschudi. Accusée de sorcellerie suite à l'empoisonnement d'une des filles de son patron, elle a été exécutée en 1782 sur l'échafaud. La légende ne dit pas qu'elle a eu de descendance, mais c'est le cas selon les histoires transmises dans ma famille maternelle depuis des générations. Et c'est donc de cette servante que nous avons hérité de nos pouvoirs, toujours selon les mythes oraux.

J'ai donc grandi au sein d'une famille aimante, et particulièrement attentionnée. Je n'ai pas eu à me plaindre des différents affrontements de ma mère contre les forces du Mal, puisqu'elle faisait généralement en sorte que ceux-ci arrivent loin de chez nous. Et, quand elle ne pouvait pas faire autrement qu'avoir à vaincre un démon sur notre propriété, elle nous faisait oublier ce que nous venions de voir – c'est mon père qui m'a raconté ça, ne vous dites pas que je brise déjà la logique intrinsèque de mon récit dès les premières lignes ! Ce qui fait que, jusqu'à mes dix ans, j'ai été plutôt épargné par l'aspect magique de ma vie familiale. Certes, il arrivait à mon frère, alors adolescent, de briser par inadvertance des objets par la pensée en s'énervant, ou à ma sœur de se téléporter sans le vouloir quand elle était pensive, mais rien de suffisamment inquiétant pour que je ne puisse fréquenter le monde des mortels sans danger que je ne révèle le secret de notre famille.

Moi, à cet âge-là, je me languissais de voir apparaître des dons pour venir en aide à ma mère. Elle rentrait la plupart du temps avec des griffures sur le visage, ses vêtements partiellement calcinés et ses cheveux en bataille. Mais ça ne l'empêchait pas d'afficher ce même sourire franc et lumineux qu'elle arborait en permanence. Ce sourire autour duquel la famille était unie, et qui a fait chavirer le cœur de mon père à l'époque. Les deux s'étaient rencontrés lorsque ma mère avait dû sauver mon père d'une mort certaine, alors que ce dernier était aux prises avec un démon sans le savoir. Rapidement au courant de la nature sorcière de la jeune femme, mon paternel est bien vite tombé amoureux, à la fois de sa personne et de son monde.

Je me souviens de mon enfance avec une douce ironie, teintée de mélancolie. Cette gaieté, ponctuée de quelques frasques avec les forces du Mal, ne fut que de courte durée. En l'an de grâce 2009, le 8 Janvier très exactement, ma mère fut tuée au cours d'un affrontement avec un démon particulièrement puissant. Un démon qui, dans son infinie piété, n'a pas réussi à atteindre le reste de ma famille. Le sourire et la bonne humeur sont morts sous nos yeux, alors même que nous avions dû assister, impuissants, à l'ultime combat de celle qui nous avait offert la vie.

Dévasté, j'ai mis un moment avant de retourner sur les bancs de l'école. Pour le reste du monde, ma mère est morte d'une crise cardiaque foudroyante. Alors, subir les échos de ce mensonge éhonté devant mes camarades était bien trop insoutenable. C'est à ce moment-là que j'ai commencé à m'affirmer – un peu trop peut-être – et à devenir bagarreur. La moindre remarque, le moindre regard suffisait à me faire entrer dans une colère profonde. J'en voulais au monde entier de m'avoir pris ma lumière, et je voulais me venger absolument.

Trois ans ont passé. Trois années durant lesquelles mon père, fou de chagrin, a embrassé pleinement un chemin sombre. Se servant des grimoires et de ce qu'il avait appris auprès de ma mère, il chercha un moyen de se débarrasser des démons à son tour. Certes, ce n'était qu'un simple mortel, mais il était conscient d'avoir sous sa coupole trois enfants possédant des pouvoirs magiques.

Moi, j'avais d'ailleurs commencé à développer les miens. J'étais en capacité de contrôler le froid, ou tout au moins de projeter un rayon d'énergie capable de geler. Une occasion en or aux yeux de mon père, qui lorgnait sur les possibilités que m'offraient de telles capacités.

Julian, mon grand-frère, venait tout juste d'avoir dix-huit ans. Voyant mon père sombrer dans la folie et ne sachant pas comment l'en sortir, il prit la décision de quitter la demeure, emmenant avec lui Elisabeth, ma sœur de quinze ans. Ils ont bien tenté de me faire venir avec eux, pour me soustraire à l'influence de mon paternel, mais j'étais trop jeune et trop manipulable. J'ai refusé de but en blanc de quitter mon père et, c'est à contre-cœur qu'ils ont dû m'abandonner à la garde de celui qui allait devenir mon bourreau.

Entraînement physique, entraînement magique, résistance à la torture, violence sexuelle. J'ai tout subi, de la père de ce père qui se perdait dans les ténèbres. Je ne saurai pas vous dire le nombre de fois où les larmes sont venues tapisser mes joues. Après plusieurs mois, j'en suis même devenu incapable de pleurer, subissant sans broncher. Selon mon père, je devais subir ça dans l'unique but d'être assez puissant et résistant pour anéantir le Mal. Et, si je partageais avec lui l'idéologie et l'ambition extrême de tout faire pour faire triompher le Bien, ses méthodes étaient tout sauf lumineuses.

J'avais dix-huit ans lorsque mon père est mort. Je n'allais pas tarder à quitter la demeure familiale, même si mon père se refusait à me laisser partir, sous peine que je reprenne contact avec mon frère et ma sœur et que je leur raconte ce que j'avais eu à endurer pendant cinq ans. J'étais profondément changé, bien plus sombre, bien plus froid. Je ne laissais plus transparaître aucune autre émotion que la colère et la rage. J'aurai pu tuer mon père dans un accès de haine. Mais je ne suis pas un meurtrier, même en pleine exultation de colère. Mais je pense, au fond, que je l'ai laissé mourir volontairement.

Je venais d'avoir dix-huit ans, et un démon nous a attaqués à la maison. C'était plutôt régulier désormais et, même si seuls quelques démons mineurs s'en prenaient à nous, je devais à chaque fois réussir à m'en sortir vivant. Mais cette fois-là, mu par une quelconque inaction, je n'ai pas bougé d'un pouce quand le démon s'est approché de mon père. Il s'est fait poignardé et, même si j'ai tenté de le sauver par la suite, je crois bien que je suis responsable de sa mort. Par mon inaction volontaire, par ma paresse.

Suite à cet événement, seul et orphelin, je n'ai pas tenté de reprendre contact avec mon frère et ma sœur. À l'heure qu'il est, on est de parfaits inconnus, même si l'on partage le même sang. Je me suis assumé par moi-même, travaillant dans un hôtel en tant que réceptionniste de nuit. En parallèle, je suis des études à l'université de Berkerley pour devenir comptable, ayant toujours été attiré par les chiffres et leurs modes de fonctionnement. Je continue la chasse au démon, assidûment. Mon père n'avait pas tort sur toute la ligne : anéantir les démons et mettre un terme au règne du Mal, c'est ma première priorité. Bien avant tout ce qui peut se dresser sur ma route.