Well, it didn't end as planned - Charlotte

Race magique : Être de lumière. Un terme qui pourrait prêter à confusion et qui mérite certainement une explication plus poussée. Si on demandait à Charlotte de décrire son rôle d’être de lumière elle répondrait certainement « protecteur ». Parce que c’est ce qu’elle fait depuis plus de soixante-dix ans maintenant. Protéger les autres. Et pour les protéger correctement Charlotte est doté de plusieurs dons que les Fondateurs lui ont confiés lors de sa « résurrection ». L’immortalité en est une bien-sûr. Comment protéger les autres quand on est soit même mortel ou déjà mort ?
Sa capacité à parler plusieurs langues, d’en comprendre le sens et d’en acquérir les subtilités fait partie de ses attributions pour aider ses protégés au mieux vers le destin qui leur est destiné. Comme tout être de lumière qui travaille avec des personnes ayant la capacités à combattre les démons, Charlotte est capable de créer des potions (médiocres si on en croit les dires de certains) et de lancer des incantations.

Pouvoirs des êtres de Lumière (Niveau 2)

Les années étant passées depuis son retour sur terre, Charlotte est capable de maîtriser un tant soit peu les pouvoirs qui lui ont été confiés par les Fondateurs. Sa capacité à s’éclipser est devenue une seconde nature pour elle. Que serait un bon protecteur s’il n’était pas capable de localiser ou d’entendre les personnes qu’il protège ? Charlotte a cette capacité de localité et de dissimuler le protégé qu’elle protège.  Son don de guérison n’est pas toujours fiable lorsqu’il s’agit d’émotions mais la plupart du temps, elle arrive à soigner les blessures sans laisser de cicatrices.  Même si cela fait bientôt soixante-dix ans qu’elle aide les sorciers sur cette terre, Charlotte est loin d’avoir maîtrisé tous les pouvoirs que les Fondateurs ont mis entre ses mains. Elle n’est pas capable de changer d’apparence, de flotter dans les airs, de manipuler l’esprit, les songes ou encore la mémoire.

Résistance accrue (Niveau 2)

En tant qu'être dit "immortel", Charlotte est doté d'une résistance accrue au dégâts physiques. Ce n'est clairement pas infaillible et elle n'est clairement pas immortel à proprement parlé. Elle peut mourir de plusieurs manières plus ou moins plaisantes mais cela prendra seulement un peu plus de temps pour arriver au résultat final. Depuis qu'elle fait ce métier, si être de lumière est réellement un métier, Charlotte a acquis la capacité à régénérer son corps après une attaque. Comme la haute résistance, Charlotte n'est pas experte dans le domaine et il lui arrive parfois d'être réellement blessée pendant un moment. Et c'est forcément une capacité qui ne fonctionne pas lors d'attaque d'être des ténèbres et autres démons moins sympathiques. C'est également une capacité limité dans le temps : Charlotte ne peut régénérer son corps plusieurs fois en un court laps de temps. C'est un essai, réussi ou non, pour plusieurs heures.

28 Septembre 1921 – C’est en cette date que Charlotte Lucie Ann Fitzroy est née. Charlotte est la fille ainée de Marie et John Fitzroy, un couple d’aristocrates franco-anglais venu s’installer aux États-Unis à la fin de la première guerre mondiale. Son père était un homme d’affaire réputée dans les mines et comme toutes les femmes de son époque, Marie passait le plus clair de son temps à la maison, à mener des Tea Party avec les dames de la haute…  Très tôt, Charlotte fut éduquée à cette vie de faux semblants et d’hypocrisie qui régissait la vie de sa propre mère et celle, dans un moindre effet, de son père. Deux ans après sa naissance, son frère, Robert vint au monde et fut suivi, d’une petite année plus tard de Samuel. Si avant l’arrivée de ses frères, Charlotte trouvait injuste qu’on ne la laisse pas jouer à l’extérieur, ce fut pire encore lorsque les garçons furent en âge de jouer tous les deux. Depuis toute petit, Charlotte ne comprenait pas l’intérêt de sa mère pour les beaux vêtements, les réceptions mondaines et les faux semblants. Seulement, dans les années vingt, l’avis d’une enfants et encore plus d’une fille ne comptait pas. Alors Charlotte fut obligée d’endurer les longues réceptions, les robes inconfortables, les sourires venimeux et les courbettes…

4 Aout 1939 – Peu avant son dix-huitième anniversaire, Marie et John la firent asseoir sur le sofa du salon. Cela n’aurait pas été bizarre si les Fitzroy avaient été une famille normale. Sauf que la communication n’était pas leur fort et en dehors des réceptions qu’il pouvait donner, ils ne s’adressaient que rarement la parole en dehors des repas de famille. Alors quand sa mère la « convoqua » pour la prise du thé en compagnie de son père, Charlotte sut qu’il se passait quelque chose. Elle aurait dû s’en douter, vraiment. Elle vivait depuis assez longtemps dans les manigances de sa mère pour savoir ce qui allait se passer l’année de son dix-huitième anniversaire. Mais, peut-être innocemment, Charlotte s’était dit qu’elle aurait le choix. Comme lorsqu’ils lui avaient laissé le choix d’aller à l’école ou encore de choisir l’œuvre de charité qu’elle voulait soutenir depuis son quinzième anniversaire. Seulement, lorsqu’on parlait de l’avenir de la famille, Charlotte n’avait plus le choix. John avait été très clair la dessus lorsqu’elle s’était insurgée contre son prochain mariage. Elle n’avait pas envie de se marier. Et encore moins de se marier avec Christopher Smith, un homme de 6 ans son aîné et qui possédait l’entreprise d’armement qui investissait dans l’entreprise de son père depuis de nombreuses années maintenant. Pourtant, malgré les cris, les tasses brisées et les portes claquées, Charlotte n’eut d’autre choix que de se marier avec l’homme qu’elle haïssait bien avant de le rencontrer.

1 janvier 1942 – Lorsque les bombes avaient frappées Pearl Harbor au matin du 7 décembre 1941, Charlotte s’était doutée de la suite des événements. Pendant les deux dernières années, ils avaient suivis les événements en Europe d’un œil absent. Ce n’était pas leur guerre, à eux, de l’autre côté de l’Atlantique. Et pourtant, au matin du 7 décembre, c’était devenu la leur de la plus brutale des façons. Et au premier janvier 1942, Charlotte vit son cher époux partir pour se battre. Contrairement à ce qu’elle avait pu penser deux années auparavant, le voir partir lui brisa le cœur. Depuis deux ans que durait leur mariage, Charlotte pouvait dire que les choses avaient changées. Si l’idée de son mariage avec Christopher lui avait donnée la nausée et une envie de tout détruire, il s’était révélé que Chris n’était pas l’homme qu’il se ventait d’être. Certes, ce n’était pas l’homme le plus beau de la planète et sa réputation publique lui prêtait mauvais caractère, des problèmes de colère et une tendance à l’alcool mais dans l’intimité, Christopher était tout autre. Il avait certes mauvais caractère mais il n’était sûrement pas porté sur la bouteille et se révélait être d’une douceur surprenante. Charlotte n’était peut-être pas la femme la plus heureuse mais elle n’était pas non plus la plus malheureuse lorsque Christopher quitta le pays pour aller se battre en Europe.

5 octobre 1945 – La première claque. La première d’une longue lignée que Charlotte n’aurait jamais cru voir existée. Et pourtant… La guerre avait changée Christopher de la pire des manières. S’il n’avait pas été blessée physiquement, psychologiquement, les choses étaient toutes autres. Les cauchemars, les excès de colère, la boisson… Le Christopher que Charlotte avait récupéré après la guerre n’était plus le même que celui qu’elle avait envoyé au front. Si au début, Charlotte s’était révoltée, avait essayé d’aider son mari, les choses ne s’étaient jamais arrangées. La jeune femme passa  alors maître dans l’art de la dissimulation des bleus et des coups.

3 aout 1946 –Juste avant leur septième anniversaire de mariage, Charlotte découvrit qu’elle était enceinte. Si cette nouvelle aurait dû être heureuse, elle fut source de terreur pour la jeune femme. Parce que cela voulait dire qu’elle n’était plus seule à recevoir les coups et qu’elle ne pouvait plus permettre les excès de colère de son mari. Elle avait essayé d’en parler avec Christopher, elle avait essayé de le faire parler sur ce qui le rongeait mais rien n’avait fonctionné. Pour son mari, il n’y avait aucun problèmes, tout était normal. Et tout aurait pu passer pour normal : il allait travailler, il se rendait aux réceptions mondaines, il s’occupait de sa « famille »… Sauf que ce soir-là, les choses se passèrent différemment. La colère fut plus forte que les fois d’avant et les coups plus lourds. Au matin, lorsqu’elle se réveilla, Charlotte se rendit compte du sang qui tapissait les draps de son lit, de la douleur qui lui transperçait le ventre et les pleurs de son mari à ses côtés. Ce jour-là, à la veille de leur septième anniversaire de mariage, Charlotte perdit une partie d’elle-même.

16 janvier 1955 –


C’est ainsi que la vie mortelle de Charlotte se termina : dans un accident de la route. Un accident de la route causée par une erreur d’inattention de sa part et la colère d’un mari quitté par sa femme. Pendant les années qui suivirent la perte de son bébé, Charlotte s’était mise à aider les personnes dans la même situation qu’elle. Les coups, les claques, les bleus, Charlotte en avait l’habitude à présent mais elle avait décidé que ce n’était pas acceptable pour les autres. Appeler cela de la bêtise mais elle pouvait supporter beaucoup quand il s’agissait d’elle et beaucoup moins lorsqu’il s’agissait des autres. Alors elle avait commencé par aider une de ses meilleures amies puis s’était mise à aider plusieurs autres femmes… Jusqu’à ce jour de janvier 1955 où un mari colérique s’était mis dans la tête de la tuer. Ce qui se passa ensuite, Charlotte mis quelques temps à le comprendre puisqu’on lui proposa de devenir un être de lumière. On lui expliqua les tenants, les aboutissants et après seulement quelques minutes de réflexion, Charlotte accepta. Lorsqu’on lui demandait pourquoi elle avait accepté, Charlotte ne pouvait pas donner de réponse. Sur le moment, elle avait juste dit oui n’étant simplement pas prête à mourir.

8 mars 2000 – Nouveau siècle, nouveau protégé. Depuis quasiment cinquante ans qu’elle était être de lumière, Charlotte avait vu passer des innocents. Elle en avait protégé beaucoup, en avait perdu quelques-uns mais quelqu’un comme Steven Marks, Charlotte en avait rarement rencontré. Tête brulée, bagarreur, téméraire… Charlotte l’avait vu se mettre dans les pires situations possibles, avait dû soigner un nombre incalculable de blessures dues à ses chasses aux démons et lui avait tiré les oreilles plus d’une fois. Et pourtant, leur duo marchait bien. S’ils avaient été « collègue » de travail au début, ils étaient vite devenu amis. Et lorsque Steve rencontra Lauren, une autre sorcière au caractère bien trempé, Charlotte se retrouva en charge de ce couple aux activités paranormales dynamiques. Peu de temps après leur rencontre, Lauren annonça à Charlotte qu’elle était enceinte. Morte de trouille à cette idée, Lauren avait demandé conseil à celle qui était, en si peu de temps, devenue son amie. Si Charlotte avait longtemps essayé de contenir le souvenir de sa propre grossesse, voir le regard effrayé de Lauren et son envie, même teintée de peur, de devenir maman, l’être de lumière ne put que soutenir son amie. Et c’est ainsi que Charlotte pris en charge une petite bouille supplémentaire du nom de Max. Si pendant des années, Charlotte s’était occupée de nombreux innocents, la famille Marks avait une place toute particulière dans son cœur.

31 juillet 2020 – Si Charlotte devait faire un classement des pires jours de sa vie, le 31 juillet 2020 serait dans le top trois après la perte de son bébé et sa mort. Pourtant, la journée avait bien commencée. Elle s’était occupé de réglé des problèmes liés à un de ses innocents puis elle était passée voir les Marks avec le déjeuner avant que ceux-ci ne se préparent pour vaincre un démon qu’ils cherchaient depuis des jours. Charlotte aurait dû se douter de quelque chose, elle aurait dû leur dire qu’elle venait avec eux… Pourtant, quand Lauren lui demanda de rester avec Max, âgée de 16 ans, Charlotte accepta. Alors quelques heures plus tard, lorsqu’elle ressentie cette douleur intense au niveau de son estomac, elle comprit. Elle comprit que quelque chose s’était passé et que rien ne serait plus comme avant.

Lorsqu’elle les retrouva, Charlotte découvrit Steve et Lauren allongés, main dans la main dans une marre de sang. Et elle pleura. Elle pleura pendant de longues minutes la perte de ses amis avant de se rendre chez les Fondateurs. Là-haut, Charlotte bouscula quelque peu la quiétude du lieu. Les yeux humides, la respiration courte, Charlotte batailla pendant de longues minutes pour qu’elle puisse s’occuper de Max. Steve et Lauren n’avait pas du famille. Avec la perte de ses parents, Max se retrouvait seul. Et ça, Charlotte ne pouvait le supporter. Après plus d’une heure à discuter, à crier ses arguments, l’être de lumière obtint raison. Les Fondateurs, intelligemment pour une fois, furent d’accord avec le fait que Charlotte était plus à même de s’occuper de Max. Étant l’être de lumière de la famille depuis toujours et aucune famille à l’horizon, il fut convenu que la mort de ses parents était déjà assez traumatisant et qu’ils ne le laisserait pas entrer dans le système social pour deux ans.

Et c’est ainsi que Charlotte se retrouva alors avec une toute nouvelle existence, quasiment 100 ans après sa naissance ainsi qu'un ado triste et colérique sur les bras…